LA PRISONNIÈRE

LA PRISONNIÈRE

Écrit par Christel Lacroix auteur 

Ses yeux brûlaient et son coeur tapait

Nul ne pouvait l’entendre et l’écouter

Seuls les mots égrenés savaient l’aimer

Perdue au pays des littératures inversées

Il était un roi au pays de son royaume

Au plus pur des jours ils s’étaient aimés

Il lui avait donné son âme d’homme

Elle lui avait offert toute son éternité

Aujourd’hui elle ne le reconnaissait plus

Lui quémandant des gouttes de tendresse

Leurs amours étaient-ils ainsi déchus ?

Où étaient donc parties leurs promesses ?

Elle restait solitaire à regarder ce néant

Qu’y avait-il au fond de ce gouffre géant ?

Pourquoi un amour si fort se mourrait?

Alors qu’elle lui avait toujours tout donné ?

Pourquoi choisir d’éteindre une flamme

Pour parvenir à animer un bout d'âme

Cet imbroglio de viles pensées la brûlait

Chaque nuit et tous les matins au lever

Que devait-elle faire si ce n’est l’aimer ?

Alors qu’il l’oubliait chaque jour passant

Et que chacun de ses mots devenus vitriolés

Zébraient ses souvenirs d’amour d’antan ?

Le gouffre géant s’ouvrait sous ses pieds

Elle entendait son appel lointain à y sauter

Un seul mot de son roi pouvait la retenir

Mais comprenait-il qu’il la faisait souffrir ?

Rien ne se passa et le château subsista

Fort de ses tours et de ses geôles fermées

On raconte qu’elle y resta prisonnière

Jusqu’à la fin de ses jours

Même si ça ne rime pas

Quand on longe son vieux chemin de ronde

On entend parfois les jours de lune féconde

Une voix de femme récitant des poésies d’amour

Pour un homme qui l’imagine du haut de sa tour

Et ça rime