mercredi 20 juillet 2011

AVIS A VOUS, MES FUTURS LECTEURS :

Je tiens en premier lieu à remercier de tout 
ceux qui ont déjà acheté mon livre .......
Grâce à vous, mon aventure se poursuit et vous en êtes les acteurs principaux : merci, merci, merci !
La sortie de mon livre est en bonne voie :
toute l'équipe éditoriale (responsable éditorial-responsable d'ouvrage-infographiste PAO-responsable pré promotion et marketing-imprimeur et tous les autres) ainsi que moi-même mettons tout en œuvre pour l'accélérer.
Compte-tenue des vacances échelonnées de chacun, la sortie effective d'ASTERIA RUBENS est programmée pour Septembre : vous en serez bien sûr les premiers informés car …......
« un livre a toujours deux auteurs, celui qui l'écrit et celui qui le lit ».
En attendant, allez faire un petit tour ici :

http://www.youtube.com/watch?v=0fhlJ_905Dg&feature=share

A TRES BIENTÔT …
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CHRIS

samedi 2 juillet 2011

INTEGRALITE du CHAPITRE I !!!!!!!!!!!!

CHAPITRE I :

 Pour vous, les promeneurs de ce blog ..........



« Un paysage est le fond du tableau de la vie humaine. »
Bernardin de Saint pierre, écrivain français




Terran, Iloane et Sung foulaient le sable de cette immense plage qui se déroulait devant eux. Charbelle était restée assise à les attendre à même le sable.
- Vous voyez là-bas, en contrebas de la montagne, il y a une forêt. C’est étrange une forêt si près de la mer…Nous allons peut-être y trouver du bois pour faire un feu.
Terran venait d’asseoir son rôle de chef de clan, sans que personne y ait vu un contre ordre. Chacun obéit, chacun se tut, chacun dirigea ses pas vers cette forêt si près de la mer, les uns derrière les autres, sans mots dire. Charbelle ne bougea pas et ne les regarda même pas s’éloigner.
Nettoyée de cette situation incongrue, nettoyée de ce sentiment d’inconnu, nettoyée de l'horreur de ce crash aérien, cette plage aurait pu être paradisiaque…Oui, certainement, elle pouvait rivaliser avec tous les havres de beauté et d’exotisme présentés dans les magazines. Ces photos qui crèvent la page et qui transpercent votre cœur tant la beauté du paysage est subjuguante, tous les avaient tant admirées et adulées !

La forêt leur apparaissait en contre bas ; ils y pénétrèrent précautionneusement. Toutes les espèces d’arbres et de plantes y semblaient représentées et un tel fouillis de variétés entremêlées et inorganisées commençait à les oppresser. Il y faisait très sombre en ce jour déclinant et ils n’osèrent pas s’y aventurer plus profondément.
- C’est bizarre autant d’arbres et de plantes différents pour une forêt…Ou alors, ce n’est peut-être pas une forêt.
Terran sourit nerveusement de la remarque inopportune de Sung.
- Tu me fais rire avec tes remarques botaniques. Pour l’instant, ce que l’on cherche, c’est du bois mort pour faire un feu.
Iloane se baissa pour ramasser quelques branches gisant au sol.
- Vous sentez cette odeur de verdure ? C’est vraiment enivrant !
- Mais qu’est-ce qu’il vous arrive à tous les deux ? Après tout ce qu'il vient de se passer: on vient de vivre un terrible crash aérien, on est miraculeusement survivant et vous parvenez à avoir l’humeur bucolique! L’essence des arbres, l’odeur des arbres…On va peut-être tous crever ici, il y a peut-être des cadavres tout près de vous, et c’est tout ce que vous trouvez à dire ! On va peut-être mourir de faim ou de soif ou dévorés par un animal féroce ou mieux par des cannibales quand ils se seront aperçu de notre présence ici…Et vous pensez que l’odeur des arbres a une importance dans ces moments-là ?
Terran était en train de perdre son sang froid, d’exorciser ses angoisses si profondément refoulées. Etre le chef de clan lui donnait de la prestance et de l’assurance mais pas assez apparemment pour rester hautement digne et courageux. Il s’effondra en sanglots.
- J’ai peur de mourir !
Iloane le serra dans ses bras, très fort, très très très fort. Elle ne savait pas que lui dire mais son étreinte remplaçait tous les mots du monde.
Ils « s’aimèrent » ainsi passionnément pendant quelques instants furtifs. Iloane ne cessait de fixer le regard embué de Terran et, comme pour sceller cet instant fugace, elle repensa à un poème d’Alfred de Musset qu'elle avait lu dans l'avion. Pourquoi une telle idée saugrenue ? Elle ne savait pas, juste pour la beauté du poème, juste pour la beauté du moment...Elle le récita tout bas au fond de son âme :

Adieu

« Adieu ! Je crois qu’en cette vie
Je ne te reverrai jamais.
En te perdant, je sens que je t’aimais.
Pas de pleurs, pas de plainte vaine.
Je sais respecter l’avenir.
Avec orgueil tu reviendras.
Mais ceux qui vont souffrir de ton absence,
Tu ne les reconnaîtras pas. »
Terran, elle ne le connaissait pas, mais les kaléidoscopes de leurs vies venaient de se superposer à jamais, sans raison apparente.
Sung était ému au plus profond de son être mais ne le montrait pas. La mort, il y avait pensé lui aussi, mais en parler ouvertement le mettait très mal à l’aise. Il leva les yeux au ciel, comme pour chercher de l’aide dans l’au-delà imperceptible et là…son étonnement fût à son comble.
- Mon dieu ! C’est…Mon dieu ! Regardez ce ciel. Mon dieu !
Terran et Iloane, dans les bras l’un de l’autre, levèrent les yeux au ciel. Le jour venait de décliner, la nuit venait insidieusement de prendre possession du firmament, sans que nul d’eux trois ne s’en soit aperçu. A travers les branches des hauts habitants de cette forêt, des morceaux de ciel noir apparaissaient, constellés d’étoiles, de millier d’étoiles…Des milliers d’étoiles piquaient le ciel de milliers de points multicolores donnant au paysage une clarté indéfinissable. Chaque couleur, chaque teinte, chaque irisation avait pris possession d’une étoile comme pour rehausser le noir du firmament, donnant au ciel un aspect magnifiquement splendide et magnifiquement énigmatique.
- C'est magnifique. Comment cela est-ce possible ?
Ils se hâtèrent de regagner la lisière de la forêt et restèrent tous les trois là, les bras chargés de branchages, les yeux rivés au ciel. Parsemée de couleur, la nuit semblait moins dantesque, moins noire. Le spectacle était magnifique. La scène était époustouflante. La magie de l’instant les étreignait. « La magie », c’était vraiment le mot précis et concis qui définissait leur humeur présente.
- Mais comment est-ce possible ?
Terran fouilla au plus profond de ses souvenirs scientifiques, car il savait qu’il fallait qu’il trouve un embryon d’explication, même minime, même incroyable, pour rassurer Iloane.
- La présence de gaz dans le ciel…Je ne sais pas…Certains gaz ont peut-être interagi avec le spectre photonique de la luminescence des étoiles.
Iloane ne décrochait pas son regard de ce firmament étrange.
- Tu racontes n’importe quoi. Quels gaz ? Quels spectres ?
Terran s’était bien rendu compte qu’une explication si rocambolesque était dénuée de tout sens commun. Vouloir rassurer Iloane n'avait fait que l'apeurer davantage.
Sung, quant à lui, semblait imperturbable :
- Dans la vie, il ne faut pas toujours vouloir tout expliquer. La part qui demeure inexplicable, c’est elle qui nous fait vivre et survivre.
Iloane ne semblait pas approuver le sage concept de son ami asiatique.
- Tu raisonnes comme un grand sage bouddhiste, mais moi, je ne possède pas ta philosophie, ni ta sagesse. Il faut que je sache, tu comprends ?
Ses yeux étaient toujours rivés au ciel, comme si jamais elle ne pouvait envisager de s’en détacher ; elle tourna sur elle-même, porta les mains à ses oreilles, tourna, tourna encore, comme emportée par le tourbillon de la folie, l’effervescence de la psychose, et se mit à hurler d’une voix éraillée et malade :
- La lune !!! Il n’y a pas de lune dans ce ciel !!!
Þ
Ils avaient rejoint Charbelle pour la rassurer, mais ce devait être la seule rescapée à ne pas avoir besoin d’être rassurée. Tout le monde avait commencé à s’organiser pour la nuit, mais l’organisation méthodique avait peu à peu laissé place à une effervescence psychotique : plus la nuit tombait, plus ce spectacle étrange s’imposait, plus la panique et l’effroi s’étaient emparé de chacun d’eux. Les plus cartésiens cherchaient en vain une explication, les plus philosophes cherchaient également une explication dans un domaine différent. Mais une explication plausible, c’est tout ce que chacun aurait voulu ici et maintenant.
Des idées saugrenues, des histoires rocambolesques, des récits hallucinants germaient à chaque coin de cette plage paradisiaque transformée en lieu de psychose le temps d’un crash aérien.
- Quand l’avion a commencé sa terrible descente, j’ai vu les aiguilles de ma montre s’affoler et tourner à toute vitesse dans un mouvement et une cadence infernales : elles ne s’arrêtaient plus. Vous croyez qu’il s’agit d’un phénomène électromagnétique ?
- A l’aéroport, j’ai eu un terrible mauvais pressentiment. J’ai essayé d’y faire face et de me faire violence mais je savais intimement que quelque chose allait se produire. Vous croyez qu’on est tous mort ?
- Mon guide spirituel avait lu dans les runes, que j’allais effectuer le voyage de ma vie. Vous croyez que c’est mon dernier voyage ?
- Jusqu’au dernier moment, les aléas de la vie m’ont fait annuler mon voyage. Ce n’est que douze heures avant le décollage que j’ai décidé de partir quand même. Je n’ai pas voulu obéir à ma bonne étoile parce que je suis obstinée et entêtée. Je n’ai pas voulu écouter la sagesse qui coulait en mes veines. Vais-je aujourd’hui le payer au prix fort et le regretter à jamais?
- Je ne sais pas où je suis et pourquoi j’y suis mais je ne suis pas comme vous…Moi, je me battrai et je partirai d’ici.

Chacun épiloguait ainsi, régi par la peur, l’angoisse, la haine, la résignation, l’acceptation.
Chacun faisait à sa manière le point sur ses états d’âme, remettait en cause un grand nombre de conceptions pré acquises.
Chacun mettait à nu son âme, rongé par des remords inavoués ou des sentiments refoulés.
Chacun trouvait le réconfort comme il le pouvait, mais tout le monde souffrait en silence.
Il y avait les caractères forts, les résignés du « c’était écrit », les incertains psychotiques, les adeptes du fatalisme, les éternels « en doute ». Tous les caractères semblaient représentés sur cette plage, comme une micro représentation du genre humain, un microcosme du peuple terrien dans toute sa splendeur, positive comme négative.
Terran, Iloane et Sung s’assirent tout près de Charbelle. Leur amie malienne était toujours enfermée dans son regard sans horizon. Elle ne réagissait toujours pas, elle ne parlait toujours pas, mais elle ne semblait avoir aucun doute; elle avait mis fin à ses interminables incantations, comme apaisée et enfin sereine. Une nuit multicolore et sans lune pesait sur ses épaules ; elle saisit une brindille de bois et délicatement, traça dans le sable mouillé, lettre après lettre, le mot : D-E-S-T-I-N-E-E.
Terran le caractère fort et l’âme en peine, Iloane la rebelle incertaine et Sung le philosophe pacifique, l’observèrent longuement sans rien dire. C’était peut-être ça, la clef du mystère…
- Il faut allumer le plus de feux possibles si on veut avoir la chance d’être repéré par les secours.
Une voix les tira ainsi de leurs pensées, leur donnant un ordre auquel ils obéirent tous mécaniquement. Les secours, d’ailleurs, ils n’y pensaient plus et ne les envisageaient même plus. L’instinct de survie qui caractérise l’être humain tout comme l’animal leur donna la force et l’énergie. Terran craqua une allumette, attisa les flammes, conserva les braises et le feu jaillit du tas de brindilles et de bois mort qu’ils avaient entassé.

La nuit
La mer
Les crépitements du feu
Le sable fin
Il ne manquait plus que quelques accords de guitares
Et……………….
La lune.





Arrêter d'aimer, c'est encore pire que d'arrêter de boire.

Frédéric Beigbeder - L'égoïste romantique ♥ '