dimanche 12 mai 2013

Variations sur le mot âme


Parfois on se sent brisé, en mille morceaux cassés,

Alors on arrange ce puzzle avec de la colle à âme.

On le sait bien, ce n'est que du laid et du vil rapiécé,

Le résultat escompté jouxte bien souvent l'inf'âme,

Mais en apparence tout semble bien et bel arrangé.

Il y a juste ce petit rien éteint au fond, cette fl'âme

Qui , ô si souvent, nous donnait l'envie de respirer.

On se dit alors avec sagesse que ce n'est pas un dr'âme,

Que l'on va bien se ressaisir un jour et finir par subsister.

Notre vie a juste perdu sa clé de sol et son sés'âme,

Ce manque nous engloutit et c'est difficile de continuer.

On chante le bonheur en le jouant sur toutes les g'âmes,

Mais cette musique brisée sonne faux et nous déplait.

Notre vie décollée et notre cœur étiolé n'ont plus de tr'âme.

On nous explique l'espoir, on nous enseigne la paix retrouvée,

On nous apprend à conjuguer mais on n'écrit plus qu'en anagr'âme.

On s'aperçoit vite à notre détriment que le mot « âme » tant aimé

Est bien souvent utilisé mais ne possède hélas pas d'anagr'âme.

Alors on reste là à réfléchir dans le vide, un peu désabusé

La seule solution on l'avait trouvée, c'était la colle à âme.




jeudi 9 mai 2013

Métamorphose I


Métamorphose I – 09 Mai 2013 -



Toi, l'élégante fleur jaune et flamboyante

Ta couleur rivalise avec celle de l'astre solaire

Tu te dresses sur ta longue tige fière et altière

Et tu sèmes le soleil dans l'herbe environnante.



Tu t'épanouis en magnifique broderie de corolle

Tu inspires au poète émerveillé tant d' idées bohèmes

Puis tout à coup tu te replies sur toi-même

Comme si l'heure avait sonné pour la fin ton ultime rôle.



A l'abri des regards, tu te métamorphoses alors en douceur

Tu prépares dans ton antre tout ce que tu sèmes avec ardeur

Nos yeux étonnés découvrent soudain une boule éphémère

Tu es fragile et différente mais tu continues à nous plaire.



Fée aérienne, tu attends secrètement le souffle divin d'Eole

Pour enfin humer l'air de la liberté et prendre ton envol

Tu iras au grès du vent tout là-bas te semer en ce printemps

Et préparer avec tant de discrétion le renouveau dans le temps.



Quand nous étions enfants, nous te chassions comme un trésor

Et des étoiles plein les yeux, nous soufflions alors si fort

Pour voir éclater en merveilles éphémères ton doux duvet

Que nous imaginions sur les collines du pays des fées s'envoler.

http://www.youtube.com/watch?v=Cgdes6lFjzM



samedi 4 mai 2013

Se réveiller le matin ...


Se réveiller le matin ...



Se réveiller le matin des étoiles plein les poches

Contempler en silence la nature qui nous est si proche

Oublier quelques instants seulement la société frigide

Railler cette surconsommation taxée aveugle et rigide.



Se réveiller le matin le fil des songes accroché à la lune

Lire les messages de la nature comme on lit dans les runes

Oublier l'égocentrisme de l'homme, frère de sa vanité

Gommer cette perfide sensation d'une folle humanité.



Se réveiller le matin avec l'envie de courir dans l'herbe

Oser le faire, partir  et trouver cette évasion superbe

Oublier les chardons ardents qui tisonnent notre cœur

Les éteindre noyés par nos larmes en ramassant des fleurs.



Se réveiller le matin les yeux dans les nuages couleur firmament

Admirer l'arbre de la forêt, le caresser et le dessiner maladroitement

Regarder son tableau de loin et le trouver finalement très beau

L'offrir à son meilleur ami en gage de serment sacré et de cadeau.



Alors vite, bonne nuit *******

Il me tarde trop de me réveiller
 
 
Pensées contemplatives vespérales
le 04 Mai 2013
 

Au lever du jour I

Au lever du jour I

Le jour commence à peine à pointer
Sa douce lumière est encore orangée
Cet instant fugace digne d'un peintre
Imprime mes yeux et chavire mon être
...
Au loin la mer se mêle à cette étrange couleur
Je me suis assise là pour exalter mes douleurs
Je vais essayer de les écrire sur le sable en silence
tout doucement pour tenter d'oublier ton absence

Etre triste, c'est rester assise au présent face à la mer
Et essayer de trouver dans ses couleurs brumaires
La promesse incertaine et fragile d'un lendemain meilleur
L'espoir fugace de retrouver au lever du jour le bonheur

Puis la mer se réveille et revêt sa couleur bleue
Je n'en reviens pas, je n'en crois presque pas mes yeux
Le ciel s'illumine alors et le soleil se lève sur le belvédère
J'ai envie d'être heureuse, j'ai envie de caresser cette lumière

Christel Lacroix Auteur - pensées d'un soir de mai