dimanche 29 janvier 2017

LA MAL DU POETE

LE MAL DU POETE ©
Ecrit par Christel lacroix auteur

Le poète aime la vie mais ne sourit pas
Il se dépêche l'écrit et puis sen va
Le poète pleure souvent seul et isolé
Personne ne l'entend pour le consoler

Le poète écoute la musique de son cœur
Il boit du feu à l'alambic de ses rancœurs
Le poète n'a ni carapace ni même armure
Il est nu et s'efface dès qu'il fait une rature

Le poète se meurt un peu plus à chaque vers
Il parle du bonheur au milieu de son hiver
Le poète s'effondre au moindre vent soufflé
S'en allant un peu plus loin il meurt abandonné

Le poète aime d'amour et ne sait pas le cacher
Il donnerait sans détour toute sa vie à son aimée
Le poète vit passionnément et souffre violemment
Il tombe tristement à chacun de ses mots dansant

Le poète hurle au sommet de sa vie agitée
Nul ne l'écoute crier nul ne lui offre sérénité
Le poète est seul avec son mal pestilentiel
Vêtu du linceul d'une nuit il veut toucher le ciel

Le poète brûle ses ailes à toutes les affres de la vie
Il pense souvent à elle mais elle l'ignore et le renie
Le poète entend alors son cœur exploser à terre
Ses larmes pour son âme-sœur noient sa colère

Le poète écrit ses mots à l'encre de ses failles
On dit parfois qu'un rien le touchant l'entaille
Le poète saigne la nuit au milieu de ses rêves
Son cœur meurtri s'épanche et coule sans trêve

Le poète écrit pour la folie et pour la frénésie
Il reste emprisonné dans le lit de sa fantaisie
Le poète se tue en écrivant et le fait sciemment
Il restera toujours cet enfant mal aimé mal aimant

Le poète ne trouve sa place nulle part ni ailleurs
Tel un rapace il scrute le moindre bout de bonheur
Le poète s'entaille les veines à chaque fin de poème
Il n'a pas peur des idées vaines et même il les essaime

Le poète amoureux devient un homme désemparé
Il aime avec ses yeux et donne son âme sans compter
Le poète s'exile doucement à la dérive du temps
Il imagine cette île loin de tout au bateau coulant

Le poète n'arrive jamais à finir de sculpter son mal
Il se sent apaisé au milieu de son univers bancal
Le poète n'habite nulle part sauf après le point final
Là où le crayon sans fard a rendu son dernier râle

Il n'est pas facile d'être poète dans toute sa démesure
Personne ne parvient à l'aimer il a trop de fêlures




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