jeudi 27 février 2020

LA MAISON SOLITAIRE


LA MAISON SOLITAIRE ©

Écrit par Christel Lacroix auteur




Cette maison je l’ai aimée dès que j’y suis rentrée

C’était comme si on se connaissait depuis l’éternité

Ses murs respiraient à la même cadence que mon coeur

Elle vivait et frémissait pour qu’on s’aime tout bonheur


J’y ai laissé des bouts d’âme aux quatre coins du jardin

Et j’y ai accroché quelques grammes de rire un petit matin

Même la pendule semblait me parlait quand je me taisais

Entre le tic et le tac balancés elle me disait qu’elle m’aimait


Tu m’as appris à la découvrir tout doucement sans me brusquer

Je savais déjà ouvrir ses souvenirs pour la délivrer de son passé

Elle avait tant besoin d’amour c’était écrit entre chaque pierre

Je pensais à elle chaque jour mais je n’ai pas su apaiser ta colère


Quand le soleil brillait les oiseaux ouvraient la cage de ton coeur

J’ai essayé de prendre soin de ces emplumés aux jabots de couleur

Mais tu as perdu ta passion mélomane pour leurs jolis chants d’été

Et tu as perdu en même temps la clé des champs de ta maisonnée


Toutes les couleurs toutes les toiles toute cette passion créatrice

Laissaient mille étoiles dans mes yeux c’était mon feu d’artifice

Mais tu as voulu éteindre le feu et dire à ces murs de se taire

La maison s’est endormie au milieu de ses pinceaux solitaires


Je voulais te dire ce soir qu’elle continue à vivre dans mon coeur

Je l’aimerai éternellement elle n’a pas encore atteint son heure

Ne t’inquiète pas je m’occupe bien de son souvenir en attendant

En attendant que tu revives enfin pour lui offrir un espoir brillant







jeudi 20 février 2020

ET POURTANT


ET POURTANT ©
Écrit par Christel Lacroix auteur

Pourtant il nous reste à tricher
Être le pique et jouer cœur
Être la peur et rejouer
Être le diable et jouer fleur
Pourtant il reste à patienter
Bon an mal an on ne vit qu’une heure
Pourquoi faut-il que les hommes s’ennuient ?
Jacques Brel, Pourquoi faut-il que les hommes s’ennuient

Pourtant il nous reste à aimer
Être l’acteur de son bonheur
Être fleur ou essaimé
Être l’ange qui vise le cœur
Pourtant il reste à espérer
Tant bien que mal un moment cajoleur
Pourquoi faut-il que les amoureux restent indécis ?

Pourtant il nous reste à rêver
Être libre de son apesanteur
Être papillon et s’envoler
Être le matelot des flots voyageurs
Pourtant il reste à imaginer
Comme il se doit et à toute heure
Pourquoi faut-il que les rêveurs s’enfuient ?



Pourtant il nous reste à oser

Être le catalyseur de ses ardeurs

Être l’oublié et s’imposer

Être les idées et leurs défenseurs

Pourtant il reste à parler

Comme on le peut avec ferveur

Pourquoi faut-il que les timides se sentent affaiblis ?



Pourtant il nous rester à chanter

Être la mélodie et son chœur

Être la joie et la crier

Être le violon et son chanteur

Pourtant il reste à composer

Des partitions pour gommer les malheurs

Pourquoi faut-il que les musiciens jouent avec l’infini ?



Pourtant il nous reste à donner

Être l’humain et le décideur

Être aimant et aider

Tendre sa main en bienfaiteur

Pourtant il reste à écouter

Tous les cris des âmes tuées par l’imposteur

Pourquoi faut-il que les plus faibles n’aient plus d’amis ?



Pourtant il nous reste à penser

Être le monde et ses couleurs

Être l’humain et essayer

Être le bien sans confesseur

Pourtant il reste à délivrer

Chaque idée enfermée par les manipulateurs

Pourquoi faut-il que les penseurs se sentent démunis ?



Pourtant il nous rester à vivre

Être l’auteur et son acteur

Être couleurs et exister

Être l’humain dans sa splendeur

Pourtant il reste à persister

Tant que l’on peut subsister sans rancœur

Pourquoi faut-il que les hommes s’ennuient ?