LES DERNIERS SENTIMENTS CATHARES
Chroniqués aujourd'hui par Lindsay Hardy
"J'ai découvert Les derniers sentiments Cathares grâce à l'auteure elle-même puisque c'est elle qui est venue jusqu'à moi. En découvrant ce blog elle m'a gentiment contacté pour m'offrir la possibilité de découvrir son dernier roman. Imaginez ma stupeur et le soupçon de fierté qui m'a traversé...franchement une victoire comme celle-ci ne peut être savouré qu'en lecture! Et ce roman est étonnant car il conjugue plusieurs genres comme l'épistolaire, la romance mais surtout l'historique. De nombreuses qualités, quelques défauts, il m'a laissé une étrange impression de planer entre deux mondes. Quelques explications s'imposent...
L'ouverture d'un roman est une ouverture sur un autre monde. Littéralement avec celui-ci. Christel Lacroix emmène le lecteur au sein d'une époque avant même le commencement, elle plante le décor, l'environnement, à l'aide d'une carte de la région de Carcassonne et d'une généalogie de personnages pour distiller avec mysticisme l'articulation de son roman en sept temps. Ambitieux ! Cela débute en 2014 sur une correspondance entre deux êtres, Albane la libraire spécialisée dans les livres anciens et Alex journaliste et écrivain, pour qui le destin va jouer un rôle prédominant. En visitant le jolie village historique de Montolieu, Alex va tomber amoureux des lieux et surtout de la librairie d'Albane, personne qu'il n'a pas rencontré ce jour là. Avec pour projet la rédaction d'un article et roman sur une grande figure féminine de la religion cathare au Moyen-Age, il demande naturellement l'aide de la libraire à travers une série de lettres. L'échange, au delà de tout intérêt historique et littéraire, va s'avérer beaucoup plus intime, jusqu'à la découverte d'un parchemin et d'une amulette symbolique...
Le temps des lettres se succède à celui des libertés ou l'on découvre deux nouveaux personnages, Aldelia fille d'un notable de Montségur et Pierrick chevalier arrivé au village depuis dix ans. Montségur, figure de la spiritualité cathare est le fief de cette communauté bientôt traqué par l'Inquisition. Ces deux êtres vont se rencontrer, s'aimer mais surtout se confronter à une époque qui n'épargne personnes. Quel est le lien entre ces quatre personnages d'une époque à une autre? Albane et Alex vont-ils se rencontrer dans la vie réelle? Quel tour du destin va mettre à mal la belle Aldelia et le brave Pierrick? S'ouvre ainsi le récit d'une longue histoire d'amour qui déverrouille les portes de l'histoire et enfonce celle de la religion pour découvrir une région empreinte de mystères.
J'ai aimé ce récit pour le côté historique dont j'ignorais l'existence mais aussi pour le message, tel un mantra récurrent qui intervient à tout moment : «Si l'on pouvait semer l'Amour, il pousserait de façon si drue que d'une simple grâce on en aurait trois, et d'un plaisir, bien plus de dix, et vingt faveurs pour une seule. D'une joie vraie naîtraient cent joies, au point, dira-t-on, que l'on a récolté mille fois plus que l'on n'a semé» Pèire Cardenal, troubadour du XIIIe siècle. Car l'amour est bien le noyau dur du roman, le lien qui unit tous les protagonistes, un amour tellement fort, intense qu'il irradie pour se démultiplier et contaminer au delà des siècles. Néanmoins, j'ai été moins séduite par les débuts épistolaires qui m'ont semblé brouillons et dont l'épanchement sentimental est beaucoup trop rapide à mon goût. De plus, pour moi, le caractère des protagonistes n'est pas assez affirmé, ils leur manquent un souffle de fraîcheur, de légèreté. Ceci dit l'auteure a su trouver le bon tempo, le temps de distiller quelques indices ça et là, tirer sur le fil rouge et créer la surprise. Finalement on peut dire que le personnage principal du roman est la région elle même, les villages témoins de l'Histoire se dressant encore majestueusement pour les siècles à venir. Une lecture au son des troubadours, au goût de thé à la bergamote et simple, mais classique cake à la vanille."
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